Canal+ veut mettre le piratage sur la table du nouveau gouvernement (par Emilien Ercolani, le 03 juillet 2017 15:45)

Le groupe Canal+ veut relancer la sempiternelle question de la chronologie des médias et, en sous-marin, aborder le sujet du piratage qui lui aurait coûté 500 000 abonnés.

« Il y a enfin un dossier que nous allons mettre sur la table du nouveau gouvernement, c’est celui du piratage ». Dans un entretien au JDD, le directeur général du groupe Canal+ Maxime Saada n’y va pas avec le dos de la cuillère. Il souhaite tant relancer la question de la chronologie des médias que celle du piratage ; la France est championne du monde dans le domaine selon lui.

En filigrane il y a les objectifs du groupe : passer de 5 à 10 millions d’abonnés en France « à terme ». Mais pour l’instant, il accuse notamment le piratage de lui avoir coûté 500 000 clients. « Sachez qu’un grand succès comme Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu a été piraté 4,2 millions de fois avant d’être diffusé sur notre antenne. C’est inadmissible », tonne-t-il.

Netflix et consorts dans le viseur
Mais le piratage n’est pas la seule question. Il souhaite que les acteurs « vertueux », qui payent leurs impôts en France et respectent les quotas, soient récompensés. Comprenez : les concurrents à l’image de Netflix ou Amazon ne sont pas dans ce cas de figure. Ainsi, il souhaite débattre de la chronologie des médias ; la régulation en matière de délai de diffusion d’un film après sa projection en salle jusqu’à sa sortie en DVD.

Rappelons, que selon le CSA, les services de cinéma de premières diffusions qui ont conclu un accord avec les organisations professionnelles du cinéma doivent patienter 10 mois à compter de la date de sortie nationale en salle avant de proposer une œuvre. Ce délai peut grimper à 12 mois dans certains cas. « Il est de 22 mois pour les services de télévision en clair et pour les services payants autres que de cinéma qui appliquent des engagements de coproduction d’un montant minimum de 3,2 % de leur chiffre d’affaires de l’exercice précédent », explique encore le CSA.

Depuis l’arrivée de Netflix dans le paysage, nous observons un certain remue-ménage. Cela a atteint un sommet en mai dernier lors du festival de Cannes, alors que deux films produits par l’Américain (Ojka et The Meyerowitz Stories) ne sont pas entrés dans les salles obscures. En 2017, la grogne continue vis-à-vis d’un système mis en place au début des années 80.


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